Africana  

Revue de presse du
Centre de documentation africaine



No: 357 Juin Année 2013.03

[Jalons - Milestones] [En bref - Newsline]


L'Afrique est-elle en train de décoller?


Le continent, qui représente 15 % de la population mondiale mais abrite plus du quart des pauvres de la planète, semble avoir enclenché une nouvelle dynamique. Entre 2001 et 2011, la croissance s'est élevée à 5,7 % en moyenne, le double de ce qu'elle était dans les années 1980 et 1990. Elle s'est accompagnée d'une amélioration des fondamentaux macroéconomiques : maîtrise de l'inflation, assainissement des finances publiques, résorption de la dette extérieure... Le continent a été relativement épargné par la crise économique et a rapidement rebondi. Cette croissance a permis de faire reculer la pauvreté. Désormais, moins de la moitié de la population vit avec moins de 1 euro par jour. Cette proportion demeure très élevée, mais elle est inférieure de 10 % à il y a quinze ans ! L'Afrique est-elle pour autant entrée dans une période durable de développement?

 

La croissance demeure fragile. La pression démographique érode les gains réels en termes de richesse par habitant : d'ici à 2050, la population va doubler pour atteindre 2 milliards, tandis que la population urbaine va tripler, à 1,2 milliard. Cette « bombe démographique » met sous pression l'ensemble des systèmes économiques africains et renforce la fragilité d'un continent déjà vulnérable aux chocs alimentaires.

 

La croissance est inégalement répartie sur le continent. Seuls quelques pays apparaissent aujourd'hui comme réellement pré-émergents : l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Ghana ou le Kenya. Pour les autres, notamment en Afrique de l'Ouest, le chemin est encore long.

 

Les sols et sous-sols attisent depuis quelques années les convoitises des grands émergents. Ces pays constituent pour le continent de nouvelles opportunités. Cependant, la focalisation de leur intérêt sur les matières premières renforce la dépendance de l'Afrique à ses ressources naturelles – dépendance dont elle doit absolument sortir. C'est un élément trop souvent passé sous silence : la structure de la croissance africaine invite à la plus grande prudence. L'accélération économique apparente est très fortement liée à la hausse du prix des matières premières. Il s'agit là d'une source de fragilité majeure.

 

Un véritable secteur productif est indispensable au décollage économique de l'Afrique. Lui seul sera à même de créer suffisamment d'emplois pour accueillir les 12 à 15 millions de jeunes qui arriveront chaque année sur le marché du travail. C'est crucial, car le double phénomène de l'urbanisation et d'une jeunesse délaissée constitue un potentiel de violence, voire de déstabilisation. L'agriculture et les agro-industries constituent un creuset considérable d'emplois, à condition de développer les infrastructures d'énergie et de transport. Il faut maîtriser la démographie en améliorant les systèmes de santé et d'éducation, accroître l'employabilité des jeunes grâce à la formation professionnelle et renforcer la gouvernante, notamment dans la lutte contre la corruption. C'est à ces conditions que l'Afrique pourra définitivement écarter le risque de marginalisation.

Dov Zerah

Afrique Magazine, 332 - Mai 2013

 

Calme trompeur au Mali

 

Actuellement, plus aucun chrétien ne vit au nord et à l’est du Mali. Environ 500 catholiques ont quitté la région. Bien que les troupes armées françaises contrôlent des villes importantes telles que Kidal, Gao et Tombouctou, les prêtres, et les  religieuses ne peuvent pas retourner dans leurs missions, tel que le Frère Wilfried Langer de l’Ordre des Pères Blancs et le Père Germain Arama, prêtre et économiste du diocèse de Mopti, l’ont exprimé à l’œuvre internationale de bienfaisance catholique Aide à l’Église en détresse (AED) lors d’une visite.

 

Selon le Frère Wilfried Langer, la situation au nord et à l’est du Mali est totalement confuse et trompeuse : « Le gouvernement et l’armée ne permettent pas le retour des prêtres et des religieuses parce que les prises d’otages sont l’une des sources financières des islamistes. Des millions de dollars de rançons sont exigés. »

 

Puis, il poursuit : « Les leaders islamistes se sont repliés au-delà des frontières, en Algérie, en Libye et en Mauritanie. Ils attendent que les Français se retirent. » Le Frère Wilfried Langer, originaire d’Allemagne, avait travaillé comme missionnaire au Mali de 1963 à 2012. Au cours des décennies passées, il s’est occupé de nombreuses paroisses et a construit des églises, des missions et des presbytères.

 

Le contexte

Début 2012, des combats s’étaient déclenchés au nord du Mali entre des Touaregs et les forces armées régulières du pays. Cette région a environ deux fois la superficie de l’Allemagne. Des groupements islamistes se sont ralliés aux Touaregs et se sont rapidement emparés du pouvoir. La crise nationale s’est aggravée lorsque les militaires ont renversé le gouvernement dans la capitale malienne de Bamako. Comme ce pays d’Afrique occidentale, important sur le plan stratégique, risquait de tomber complètement aux mains des forces islamistes, la France est intervenue dans le conflit aux côtés de l’armée malienne en janvier 2013.

 

En janvier 2013, l’AED avait accordé à l’évêché malien de Mopti, au sud du pays, environ 53 000 $ d’aide d’urgence pour 326 familles de réfugiés. Selon l’abbé Germain Arama, cet argent a été utilisé pour assurer les soins médicaux de première nécessité des réfugiés et pour acheter des médicaments, des vivres et des couvertures.

 

Environ 40 000 catholiques vivent sur le territoire du diocèse, nettement plus vaste que la superficie de la France. Il y a 22 prêtres qui assurent actuellement la pastorale dans les six grandes paroisses. Par rapport au pays entier, le taux de chrétiens majoritairement catholiques ne s’élève qu’à 1%, tandis que 80 à 90 % des 16 millions d’habitants sont musulmans, les autres étant des adeptes des religions traditionnelles africaines.

 

Robert Lalonde

L’Aide à l’Église en Détresse (AED)

Montréal, le 21 mai 2013

 

 

 

 

 

 

 

Sahel: en attendant la prochaine sécheresse

Région d'Ouahigouya, Burkina Faso

 

Ibaita Maiga ne se souvenait plus quand elle avait mangé plus que quelques cuillerées par jour quand La Presse l'a rencontrée, au début de l'automne. Ses quatre enfants et son mari handicapé non plus. «Les réserves de l'année dernière sont terminées depuis deux mois. On a peu récolté à cause de la sécheresse», a-t-elle dit. Entre les distributions alimentaires des Nations unies, la jeune mère trompait la faim en faisant bouillir des feuilles sauvages.

Idrissa Buda était seul avec ses trois enfants amaigris lors de notre passage. Sa femme, Fatimata, était restée au centre de santé à plusieurs kilomètres avec le petit dernier de 1 an, traité pour malnutrition sévère, comme presque 100 000 petits Burkinabés.

 

Le Burkina Faso, comme les pays voisins, a durement été touché par une sécheresse qui a entraîné une perte de 20% des récoltes par rapport à 2010, et une hausse de plus de 60% du prix des aliments dans certaines régions.

Maintenant, la crise alimentaire est terminée. «Les récoltes ont été très bonnes cette année. Mais plusieurs familles doivent maintenant vendre jusqu'à 40% de leurs récoltes pour rembourser les dettes contractées pour faire face à la crise alimentaire», explique Amidou Ouattara, directeur d'une ONG locale qui offre des formations aux agriculteurs.

 

Timides avancées

Dans le monde, malgré l'augmentation de la population, le nombre d'affamés a diminué, passant de 19% de la population mondiale au début des années 90 à 12,5% en 2011, selon l'ONU.

 

Pour Martin Dawes, du bureau Afrique de l'Ouest et centrale de l'UNICEF, il y a des raisons d'être positif: les gouvernements ont agi plus rapidement, l'aide humanitaire a été mieux coordonnée et les dons sont arrivés plus rapidement. «Mais il ne faut pas faire preuve de complaisance. Il y a encore beaucoup à faire. Il faut aller au-delà de la réponse d'urgence, prévenir, mais aussi mieux faire face aux crises nutritionnelles», prévient M. Dawes. Car, même si on arrive à nourrir les populations, le contenu nutritionnel des aliments disponibles est parfois trop pauvre, ce qui entraîne des diarrhées et d'autres problèmes de santé mortels chez les enfants. Cette année, on a compté 1,1 million d'enfants souffrant de grave malnutrition. C'était 1,5 million en 2005.

 

Changements climatiques

Alors que le nord du Burkina est maintenant recouvert d'une végétation dense et verte, il est difficile de croire que la région sort d'une des pires sécheresses de son histoire. Depuis 30 ans, inondations et sécheresses s'y succèdent. Si, en 2011, les pluies manquaient, cette année, les intempéries ont fait 18 morts et 21 000 sinistrés. En Afrique de l'Ouest, ils ont fait plus de 3 millions de sinistrés.

 

Aida Sawadogo est soulagée, car elle craignait les inondations. Depuis 2001, la femme de 32 ans n'a pas réussi à passer une année complète sans devoir acheter de la nourriture. Et cette année, elle a même dû vendre son bétail pour nourrir sa famille. Comme ses voisins. «Les pluies sont complètement irrégulières», explique Amidou Ouattara. Pour lui, tout passe par le contrôle de l'eau. Il montre fièrement les champs de ses élèves qui ont appris quelques méthodes d'irrigation et ont ainsi doublé leur production céréalière. «Avec du bon travail et un peu d'expérimentation, on peut aider les paysans à devenir résilients aux crises alimentaires.»

Pour Irina Furhman, d'OXFAM, mettre fin au cycle des crises alimentaires est possible avec un investissement à long terme dans les techniques d'agriculture. «Le Sahel est une des régions les plus fragiles. Les changements climatiques vont le fragiliser encore plus. Il faut travailler en amont», explique-t-elle. Au Sahel, 18,7 millions d'Africains sortent de longs mois de crise alimentaire. Si la situation s'améliore lentement, le combat n'est pas gagné dans cette région happée de plein fouet par les changements climatiques.

 

LA CRISE ALIMENTAIRE EN CHIFFRES

 

Nombre de personnes touchées par la crise

18,74 millions

 

Total de l'aide humanitaire déployée

1,031 milliard de dollars américains

 

Dons du Canada

67,8 millions de dollars américains

(soit 5,1% des contributions mondiales)

 

Marc-André Boisvert

La Presse, 07 novembre 2012


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[Africana] [En bref - Newsline]


Jalons - Milestones - Jalons - Milestones - Jalons - Milestones


Afrique - Vers la naissance prochaine de l’agence de presse catholique pour toute l'Afrique Le projet d'agence de presse catholique pour toute l'Afrique (Canaa) lancé en 2010 pourrait bientôt se concrétiser à Nairobi, au Kenya. Le Père Bosco Ochieng Onyalla vient d’être nommé coordinateur du projet par Mgr Charles Palmer-Buckle, archevêque d’Accra et représentant du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam). « Des informations sur les Églises et pour les Églises du continent, d’un point de vue de dialogue avec les cultures locales et du monde : tel sera le fil conducteur de la Catholic News Agency for Africa (Canaa) », a expliqué à l'agence d'information missionnaire Misna le Père Ochieng. Ce missionnaire originaire du Kenya, rentré à Nairobi en octobre dernier après un séjour au Soudan du Sud, s’est vu confier ce poste en raison de son expérience de journaliste et de sa contribution à la fondation et à la direction de la radio du diocèse de Rumbek, Radio Good News. Le Père Ochieng devra maintenant « établir et entretenir des contacts avec d’autres réalités de l’information catholique en Afrique et dans le monde » afin de déterminer d’éventuelles collaborations et d'exploiter les synergies. L’idée de fonder une agence de presse représentant les Églises du continent s’est développée au fil des ans, au vu notamment d’expériences de poids à l’échelle régionale et sub-régionale. Avec notamment DIA (Documentation et information africaines) à Kinshasa et CISA (Catholic information service for Africa) à Nairobi. « Mais il nous faut maintenant aller plus loin. Restons en contact, partageons nos idées et continuons à collaborer », conclut le Père Ochieng. (Proximo, 2013-05-10)

 

Monde - Réchauffement : la moitié des plantes et un tiers des animaux touchés d’ici 2080 - Plus de la moitié des espèces végétales et d’un tiers des espèces animales les plus communes devraient voir l’espace propice à leur existence réduit de moitié d’ici 2080 à cause du réchauffement climatique si la tendance actuelle se poursuit, selon une étude publiée dimanche. Les émissions de gaz à effet de serre (GES), en augmentation, mettent la planète sur la trajectoire d’un réchauffement d’environ4 °C d’ici la fin du siècle, par rapport aux niveaux préindustriels. Les chercheurs de l’université britannique d’East Anglia se sont intéressés à l’impact d’une telle montée du mercure sur les « zones climatiques » de 48 786 espèces, soit les espaces où les conditions climatiques sont propices à leur existence. D’après leurs conclusions, publiées dans la revue Nature Climate Change, quelque 55 % des plantes et 35 % des animaux pourraient voir cet espace réduit d’au moins de moitié d’ici à 2080. - Amphibiens et reptiles - Ce sont les plantes, les amphibiens et les reptiles qui sont le plus « à risque », car le rythme de leur capacité d’adaptation est plus lent que celui du changement climatique, soulignent les chercheurs. Les zones les plus touchées seraient l’Afrique subsaharienne, l’Amérique centrale, l’Amazonie et l’Australie. Selon la chercheuse Rachel Warren, ces estimations se situent « probablement dans la fourchette basse » dans la mesure où elles ne prennent en compte que l’impact de la hausse des températures et pas les événements extrêmes induits par le changement climatique, comme les cyclones ou les inondations. « Les populations d’animaux en particulier pourraient disparaître plus que nous ne l’estimons avec moins de plantes disponibles pour les nourrir », explique-t-elle dans un communiqué présentant l’étude. « Il y aura aussi des retombées sur les hommes, car il y a des espèces qui sont importantes pour la purification de l’eau et de l’air, pour limiter les inondations et le cycle de l’alimentation », ajoute-t-elle. Selon l’étude, cet impact sur les zones climatiques des espèces pourra être limité, y compris de manière significative, si des mesures de réduction d’émissions de GES sont prises rapidement. Si les rejets de GES plafonnaient en 2016, scénario irréaliste selon plusieurs chercheurs, les pertes de zones climatiques seraient réduites de 60 %. Si les émissions atteignaient un plafond en 2030, ce chiffre serait de 40 %.(Le Devoir, 13 mai 2013)

 

* - 100 000 chrétiens sont tués chaque année dans le monde - Des «enquêtes crédibles» sont parvenues à «la conclusion choquante» que «plus de 100 000 personnes sont tuées chaque année, pour des motifs qui ont un quelconque rapport avec leur foi». Environ 100 000 chrétiens sont tués chaque année pour des raisons en rapport avec leur foi, a dénoncé un responsable du Vatican, observateur permanent du Saint-Siège près les Nations unies, a rapporté mardi Radio Vatican. Des « enquêtes crédibles » sont parvenues à « la conclusion choquante » que « plus de 100 000 personnes sont tuées chaque année, pour des motifs qui ont un quelconque rapport avec leur foi », a dénoncé Mgr Silvano Maria Tomasi. À ce nombre de morts s’ajoute d’autres plaies : chrétiens déracinés de force et contraints de supporter la destruction de leurs lieux de prière, viols ou enlèvements de leurs chefs, comme en Syrie avec les deux évêques orthodoxes enlevés près d’Alep. Le Proche-Orient, l’Afrique et l’Asie sont les régions où se sont déroulées le plus de violations contre la liberté religieuse. Elles sont le « fruit du sectarisme, de l’intolérance, du terrorisme et de lois d’exclusion », a-t-il expliqué. De son côté, le secrétaire du Conseil pontifical Justice et paix, Mgr Mario Toso, intervenant lors d’une conférence sur la non-discrimination, dans le cadre de l’assemblée plénière de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) à Tirana, a jugé que les épisodes de discrimination envers des chrétiens ont augmenté dans cette zone couvrant l’Europe et l’Asie centrale, malgré les conférences organisées par l’OSCE. (AFP, 29 mai 2013)

 

Niger - Crise alimentaire : 800 000 personnes dans le besoin - Près de 800 000 personnes sont actuellement en situation d'«insécurité alimentaire» au Niger et ont besoin d'aide, 84 000 d'entre elles doivent recevoir «une assistance immédiate», a averti dimanche l'ONU. Dans ce pays sahélien en proie à des crises alimentaires chroniques, «près de 800 000 personnes se trouvent en insécurité alimentaire et ont besoin d'un appui d'ici la période de soudure de juin à août», indique dans son dernier bulletin le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Niamey. La période de soudure se situe entre l'épuisement des récoltes de la précédente campagne et les nouvelles récoltes, attendues généralement en septembre. Sur ces 800 000 personnes, quelque   84 000 «n'ayant plus de réserves alimentaires» ont «besoin d'une assistance immédiate», alerte Ocha. Les sinistrés vivent dans 13 zones abritant plus de 2,7 millions de personnes, sur une population totale de plus de 17 millions d'habitants. Les régions les plus affectées sont Tillabéri et Tahoua (ouest) et Zinder (centre-sud), selon l'agence onusienne. Pour survivre dans ces zones frappées par la sécheresse en 2012, les victimes des pénuries alimentaires sont réduites à manger «des aliments de pénuries» (feuilles et fruits sauvages) ou à vendre leur bétail et leur matériel agricole, souligne-t-elle. Face à cette situation, le gouvernement nigérien, appuyé par ses partenaires, envisage notamment des ventes promotionnelles de céréales. Le Niger, l'un des pays les plus pauvres du monde, est régulièrement frappé par des crises alimentaires, du fait de la sécheresse et d'une agriculture essentiellement archaïque. Environ 10,3 millions de personnes sont encore menacées cette année par une crise alimentaire dans les pays du Sahel, selon l'Union européenne. (Journal de Montréal, 12 mai 2013)

 

Nigeria - Un évêque demande l'état d'urgence - Combattre les terroristes - Mgr Stephen, évêque de Yola, la capitale de l’État d’Adamawa au Nigeria, appelle à déclarer l’état d’urgence dans le nord-est du pays: « le gouvernement a la capacité d’affirmer son autorité » face aux terroristes. Mais « le gouvernement craint de perdre des voix aux prochaines élections générales s’il se bat contre Boko Haram » explique-t-il à une délégation internationale de l’Aide à l’Église en détresse, en visite dans le pays africain. L’évêque accuse le gouvernement guidé par Goodluck Jonathan de timidité pour combattre les « talibans africains » et les autres groupes de militants qui « déchainent le chaos dans tout le pays », non pas parce que ce serait impossible ou qu’il n’en aurait pas la capacité, mais par calcul en vue des élections. « Le régime a peur d’irriter les électeurs sympathisants des extrémistes alors qu’au contraire, il devrait déclarer l’état d’urgence dans le nord-est du Nigeria. La seule solution, c’est de mettre la région sous le contrôle direct de l’armée. », estime-t-il. Mgr Dami Mamza rapporte les attaques en série perpétrées par Boko Haram à Barma, dans l’état voisin de Borno, le 7 mai dernier : les fondamentalistes ont rasé au sol un poste de police, une caserne militaire et d’autres bâtiments gouvernementaux en tuant cinquante-cinq personnes. Le 8 mai, près de la cathédrale de Yola, ils ont ouvert le feu en pleine rue, tuant deux personnes. Pour l’évêque, « si des hommes préposés à la sécurité avaient été à leur poste, des attentats comme ceux-ci n’auraient pas eu lieu. Le gouvernement avait la capacité d’affirmer son autorité, mais il craignait la réaction des partisans des extrémistes qui, hélas, augmentent chaque jour. » La situation est encore plus dramatique dans les zones rurales, davantage exposées à la violence en raison de l’absence totale de l’État, dénonce-t-il : « Les autorités devraient prendre des mesures plus sérieuses contre Boko Haram. Au contraire, le président pense déjà au scrutin de 2015 et il est convaincu que, s’il combat le groupe jusqu’au-boutiste, il perdra une importante partie de l’électorat dans les états du Nord. » Selon Mgr Dami Mamza, la capacité militaire croissante des « talibans africains » et leur refus de toute possibilité de négociation constituent une sérieuse menace contre l’État de droit. « Et nous, que faisons-nous ? Allons-nous laisser Boko Haram s’emparer du gouvernement ? Non, nous ne pouvons absolument pas permettre cela. » (Zenit, 13 mai 2013)

 

ONU - L'organisme internationale suggère les insectes pour lutter contre la faim - L'agence alimentaire des Nations unies propose de faire appel aux insectes pour lutter contre la faim à travers le monde. Un rapport de 200 pages publié lundi par le Programme alimentaire mondial (PAM) explique que deux milliards de personnes ajoutent déjà des insectes à leur alimentation.

Le PAM estime que les sauterelles, les fourmis et d'autres insectes sont sous-utilisés quand vient le temps de nourrir les humains, le bétail et les animaux de compagnie. L'agence indique que les insectes sont riches en protéines et en minéraux, et rappelle qu'ils sont très efficaces quand vient le temps de convertir le fourrage en viande comestible. En moyenne, les insectes peuvent transformer deux kilos de fourrage en un kilo de masse. En comparaison, le bétail a besoin de huit kilos de fourrage pour produire un kilo de viande. Les insectes produisent aussi moins de gaz à effet de serre, en plus de se nourrir de déchets humains et animaux. La plupart des insectes comestibles sont actuellement récoltés dans les forêts et les activités d'élevage qui existent sont de petite envergure. L'ONU estime toutefois que la mécanisation pourrait accélérer la production, comme cela est notamment le cas dans l'industrie des appâts pour la pêche. «Les insectes sont présents partout et ils se reproduisent rapidement», a ajouté l'agence, avant de souligner leur faible impact environnemental. Les insectes sont une source de protéine et de nutriments de qualité, en comparaison avec la viande et le poisson, et ils sont «particulièrement importants en tant que complément alimentaire pour les enfants sous-alimentés». Les insectes peuvent aussi être riches en cuivre, en fer, en magnésium, en manganèse, en phosphore, en sélénium et en zinc, en plus d'être une source importante de fibres. Des biologistes universitaires qui ont étudié la valeur nutritive des insectes comestibles en viennent à la conclusion que certains coléoptères, grillons, fourmis et sauterelles s'approchent de la viande rouge maigre ou du poisson grillé en termes de protéines par gramme. (Le Devoir, 13 mai 2013)

 

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE - Pour l’Évêque du Diocèse dévasté de Bangassou, « ce qui importe est de demeurer aux côtés des pauvres » - « Je marche comme d’habitude. Nous n’avons pas d’autres moyens après que tous les véhicules se trouvant à la disposition du Diocèse et des missionnaires aient été volés » déclare à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Juan José Aguirre Muños, Evêque de Bangassou, en République centrafricaine. « Ils nous ont tout volé : 28 voitures, 3 motocyclettes, l’ensemble des médicaments de la pharmacie. Par ailleurs ont été saccagé la pédiatrie, la maison des religieuses franciscaines, celle des Pères spiritains… la liste est longue » affirme Mgr Aguirre Muños qui ne démord cependant pas. « Nous n’en faisons pas un drame parce que ce n’est pas la première fois que se passe des choses de ce genre. Ce qui importe est de demeurer ici, aux côtés des pauvres, pour évangéliser. Nous n’avons pas été les premiers à faire l’expérience de moments de violence et de douleur aussi grands et nous ne serons pas les derniers. Nous résistons comme les Apôtres qui disaient que c’est un honneur de recevoir des coups pour le Seigneur ». La République centrafricaine se trouve encore dans le chaos parce que, comme le raconte l’Evêque, « les rebelles de la Seleka ne sont pas encore capables, après avoir pris le pouvoir, de remettre en état la machine administrative. La majeure partie des fonctionnaires est encore cachée par peur des représailles et il n’y a pas non plus de quoi les payer ». Un épisode apparemment mineur explique combien la situation sur place est volatile. Un groupe d’une quarantaine de jeunes avait été recruté à Tombura, au Soudan du Sud, par un officier de l’ancienne armée centrafricaine afin d’aller combattre les hommes de la Seleka. « A ces jeunes, il avait été promis 150 USD pour combattre en Centrafrique. Mais ils ont été interceptés dès qu’ils ont passé la frontière, à Obo, peut-être par des troupes ougandaises qui luttent dans cette zone contre la LRA. Neuf de ces jeunes ont été tués et les autres capturés. La Croix Rouge a ramené à Tombura les 33 survivants et les corps des 9 autres » indique l’Evêque.

 « Espérons que l’arrivée des militaires de la FOMAC (la mission des pays limitrophes de la République centrafricaine) nous aide à ramener un peu d’ordre dans le pays ». conclut Mgr Aguirre Muños. (Fides 05/06/2013)

 

Somalie - La crise alimentaire a fait 258 000 morts - Environ 258 000 Somaliens sont morts de faim entre octobre 2010 et avril 2012, lors d’une grave crise alimentaire qui s’est traduite par six mois de famine, selon un rapport de l’ONU publié jeudi. Parmi eux, on dénombre 133 000 enfants de moins de 5 ans, selon un rapport établi par la FAO, l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, et le réseau d’alerte pour la famine (Fews-Net), financé par les États-Unis. Selon cette « première estimation scientifique » du bilan de la crise alimentaire qui a touché la moitié de la population somalienne, « 4,6 % de la population totale et 10 % des enfants de moins de cinq ans sont morts dans le sud et le centre de la Somalie » durant ces 17 mois. Les régions du Bas-Shabelle, de Mogasdiscio et de Bay ont été les plus durement touchées. La FAO précise que ces victimes s’ajoutent à une mortalité de référence, qui comprend les morts liés au conflit, deux fois supérieure à la moyenne de l’Afrique subsaharienne. Principalement provoquée par la grave sécheresse ayant touché l’ensemble de la Corne de l’Afrique à l’époque, la crise alimentaire a été aggravée en Somalie par la situation sécuritaire catastrophique du pays, en guerre civile depuis la chute du président Siad Barre, en 1991. La récente débandade militaire des islamistes shebab et l’élection en septembre de nouvelles autorités ont fait naître l’espoir de stabilisation et de doter la Somalie d’un véritable gouvernement central dont elle est privée depuis 22 ans. En 1992, une précédente famine d’une rare ampleur avait tué 220 000 personnes en 12 mois dans le pays, une part alors plus importante de la population. (Agence France-Presse, 3 mai 2013)


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Afrique - Algérie - Mgr Rault au Conseil spécial du synode pour l'Afrique - Evêque "du Sahara" - Le pape François a nommé Mgr Rault, M. Afr., comme membre du Conseil spécial pour l'Afrique du synode des évêques. Mgr Claude Rault, des "Pères Blancs", est évêque de Laghouat, en Algérie, depuis 2004: c'est le "Diocèse du Sahara" (cf. http://amisdiocesesahara.free.fr). Il est âgé de 72 ans, et originaire de Normandie. Ordonné prêtre en juin 1968 à Coutances, il a étudié l'arabe à Rome (1971-1972) et il a ensuite été envoyé en Algérie. Il a fondé, en 1979 "Le lien de la paix" avec le père Christian de Chergé, moine de l'abbaye Notre-Dame de l'Atlas, à Tibhirine, assassiné en 1996. Le "Lien" regroupe des religieux désireux de pratiquer le dialogue islamo-chrétien : ils se réunissaient deux fois par an à l'abbaye. (Zenit, 23 mai 2013)

 

ANGOLA – Expulsion de plus de 52.000 congolais d’Angola en trois semaines : dénonciation de cas de violence sexuelle de la part d’une ONG - Ce sont 52.231 personnes qui ont passé, au cours de ces dernières semaines, la frontière entre l’Angola et la République démocratique du Congo, suite à une procédure d’expulsion de la part des autorités de Luanda. C’est ce qu’indique l’ONG Médecins du Monde qui dénonce le fait que les expulsions interviennent souvent dans des conditions violentes. « Au début du mois de mai – affirme un communiqué de l’ONG – l’Angola a lancé un ultimatum aux congolais se trouvant en situation irrégulière. Actuellement, des personnes expulsées passent la frontière et ceci intervient dans des conditions très douloureuses. Souvent les femmes sont violées ». Les congolais expulsés se trouvent désormais en graves difficultés en ce qu’ils sont privés d’assistance et de ravitaillement. Outre au Kasai oriental, les personnes expulsées par l’Angola se trouvent également dans d’autres régions de RDC. Le 22 mai dernier, la société civile de Tembo, dans le territoire de Kasongo-Lunda, en province de Bandundu, avait lancé un appel aux autorités de Kinshasa afin qu’elles fournissent des aides en termes d’habillement et autre à quelques 5.000 congolais expulsés par l’Angola et arrivés la semaine précédente. Quatre jours plus tard, l’Administrateur du territoire de Kapanga en province du Katanga, avait lancé un appel en faveur de 200 autres congolais expulsés se trouvant dans des conditions précaires. D’autres ont par ailleurs été accueillis sur le territoire de Muanda (Bas Congo). (Fides 06/06/2013)


Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs), 1640, St-Hubert, Montréal, Québec, H2L 3Z3
Tél.: (514) 849-1167 Fax : (514) 849-4232

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